Pendant la seconde guerre mondiale, un nombre affolant d’œuvres d’arts furent déplacées et volées. Les nazis, y compris ceux présents en Belgique, orchestrèrent l’enlèvement d’œuvres d’arts en direction de l’Allemagne afin d’étoffer leurs collections personnelles. Geert Sels, journaliste au Standaard et chercheur au Centre d’expertise belge de l’histoire des conflits du 20e siècle, a méticuleusement retracé les parcours par lesquels certaines œuvres de renoms ont quitté la Belgique, tout en rassemblant des preuves depuis des archives trouvées à Paris, à la Hague, Coblence ou depuis plusieurs sources belges.

Le livre “Kunst voor das Reich” (« de l’art pour le Reich ») met en lumière la dimension internationale de la spoliation d’œuvres d’art par les nazis en Belgique, instaurée depuis la montée d’Hitler au pouvoir et l’installation de politiques antisémites qui provoquèrent peur et incertitude en Belgique. Sous l’égide de pseudo-justifications, les nazis spolièrent des œuvres d’arts de façon systématique depuis des entrepôts, des compagnies de transport ainsi que des résidences privées. De plus, ces œuvres furent acquises au travers de transactions à plusieurs millions de Reichsmark, profitant illicitement de l’aide étroite de collectionneurs privés, de marchands et de maisons de ventes aux enchères. Cette période fut alors témoin d’un boom sans précédent dans le marché de l’art.

A la suite de la guerre, la Belgique n’a pas pu retrouver grand nombre de ces œuvres spoliées même si quelques pièces furent quand même rapatriées. Cependant, encore de nos jours de nombreux musées belges possèdent des œuvres à la provenance douteuse qui furent partie des collections personnelles d’Hitler et de Göring. La publication de « Kunst voor das Reich » provoqua alors à sa sortie en 2022 de nombreux débats parlementaires et de nombreuses réclamations de restitutions à l’encontre des musées Belges, soulevant ainsi des questions autour de certaines œuvres très contestées et des raisons qui pousseraient à leur restitution.